Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire: «Je m’endors.» Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage: une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint.
Rien ne me rappelait le stress, la peine, les problèmes, l'angoisse... tranquille...
Puis sont arrivés des amoureux pour se bécoter...
J'étais de trop, mais je les enviais en même temps...
Je suis parti.
Il y a un an, à un autre bord de mer, je commençais "Voyage au bout de la nuit" de Céline... un autre style...
Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C'était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l'écoute.
J'avais oublié comment c'était bon d'être juste bien.
1 commentaire:
C'est vrai que des petits moments simples peuvent parfois nous rendre heureux...
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