mardi 3 avril 2007

Se soulager dans les urnes [2]

Bon résumé de la situation je trouve :
"La crise française, c'est son incapacité à s'adapter à la mondialisation, son inaptitude à redéfinir son pacte social, son impossibilité à préserver les éléments de solidarité qui font l'originalité des démocraties occidentales. La sécurité sociale et le système de retraites par répartition s'affaisse sous les déficits. Trente années de mauvaise gestion ont mis à plat les finances publiques alors que des services publics essentiels à la cohésion nationale, l'éducation, l'hôpital, nécessitent d'énormes besoins financiers. Ce sont ses impasses là qui minent le moral et obscurcissent l'avenir. Alors, on peut dire aux journalistes qu'ils sont nazes, on ne change rien au problème."
[sources : "Le blog de J-M Aphatie"]
Des problèmes dont les solutions ne tiennent pas dans un phrase slogan. Des solutions qui, si elles existent, doivent être expliquées et argumentées. Elles imposent des choix et des modifications de comportement presque radicales. Des remises en cause. C'est bien difficile pour les candidats d'expliquer sans endormir l'électeur. Alors, comme il faut quand même faire preuve de détermination et d'engagement, les candidats désignent du doigt "les jeunes-étrangers-clandestins-en situation irrégulière-de banlieue-qui portent une capuche-qui resquillent et qui font des conneries pour exister et faire chier leur monde" ou d'autres catégories de personnes comme étant LE problème important, alors que ce sont juste des symptômes visibles de la crise.

Je ne dis pas que c'est pas un problème l'insécurité et le resquillage... Ça fait chier tout le monde (et moi donc) d'avoir peur de faire attaquer et de respecter les règles alors que d'autres s'en sortent très bien en les transgressant... Mais, même si c'est chiant et injuste, ce n'est pas LE problème. Ce serait peut-être des conséquences de la crise décrite plus haut par JMA. Des symptômes qui se voient... Mais pour (faire semblant de) régler les problèmes l'insécurité ou l'immigration les candidats disent "je vais être ferme", "je vais être juste", "je vais être impitoyable", "blabla"... et puis on donne l'impression de s'en préoccuper.
Pendant ce temps là, le cancer des dettes et déficits ronge le pays jusqu'à ce qu'il implose. Va expliquer aux gens que le système est devenu fragile et ne tiendra pas le choc. Comment expliquer qu'il faut réduire des coûts de X pour renflouer Y sans faire de mécontents. Que la totalité de l'impôt sur le revenu sert à payer les intérêts de la dette. Que c'est la deuxième dépense du budget après l'éducation, avant la santé. Que, théoriquement, tous les mois de octobre-novembre depuis des années, l'Etat commence à emprunter pour régler des dépenses courantes ( des salaires surtout)... jusqu'à la fin de l'année. Que tous les ans, les députés votent un budget déséquilibré, que tous les ans ils prévoient de faire des dépenses pour lesquels il n'y a pas d'argent. Ce ne sera pas tenable bien longtemps ! En plus c'est du gâchis.

En plus, l'autre BIG problème qui va nous péter à la gueule et imposer des changements radicaux pour le coup, c'est le dérèglement climatique. Il va s'imposer à nous avec son cortège de catastrophes et d'anomalies. Il sera trop tard. Y penser maintenant ça ne fait pas bander l'électeur. Il veut de la bouffe sur la table et être bien soigné... et il a bien raison... Et puis on a déjà du mal à financer le court-terme, on peut pas investir dans long...

Au bout du compte, à vouloir se cacher la vérité, à vouloir faire plaisir aux uns et séduire les autres sans parler de ce qui fâche, de ce qui couve... les uns vont être (encore une fois) déçus (les électeurs qui voient des promesses non tenues) les autres vont se griller encore plus auprès de ceux qui leur ont fait (un peu) confiance... Renforçant la crise, les clivages... entretenant le cercle vicieux...

NB: Peut-être qu'en tant que non-votant je devrais m'abstenir de parler de ça mais je peux pas, ça me fait de la peine de voir un tel gâchis des temps de parole à parler du vide, à réagir aux sondages et aux "trous d'air dans la campagne", de tracteurs et de petits drapeaux, les pour et contre les fraudeurs... J'en ai marre de ces annonces au compte goûtes d'éléments du programme juste pour faire des coups et exister. A sortir du chapeau des mesures du style le nouveau ministère de N.S., la suppression de l'ENA de F.B., les petits drapeaux de S.G.. Quand dans ce billet je cite Leonard de Vinci ""Une fois que vous aurez goûté au vol, vous marcherez à jamais les yeux tournés vers le ciel, car c'est là que vous êtes allés, et c'est là que toujours vous désirerez ardemment retourner.", mon "vol" à moi c'est la France. J'ai fait la connerie de la quitter. Je la paye bien cher. Je reviendrai. Alors cher citoyen français, ne gâche pas ta chance d'avoir un pays meilleur :-)

N.B.2: j'ai mis les initiales des noms des candidats pour éviter les spam dans les commentaires de la part des "enragés"...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh oui, mais malheureusement, les programmes sont axés essentiellement sur les points d'actualité qui médiatisent le plus et non pas les éléments concrets qui pourraient faire évoluer la Société...