samedi 2 avril 2005

Un pied dans le luxe : Chanel

La semaine dernière il y avait un programme télé à pas rater (c'est dure à dire je sais). C'était Signé Chanel diffusé sur Arte vers 20h10 en semaine. C'était un documentaire en 5 parties :

Du premier croquis à la vente aux clientes, "Signé Chanel" nous plonge dans les arcanes de la Haute Couture.
L’histoire d’une collection se tisse quand l’univers de cette société artisanale, située rue Cambon, à Paris, se déploie. Etre au service d’une marque devenue globale implique des rouages très huilés qui n’excluent pas un sens de l’informel. On y découvre un monde réglé par des rites où se côtoient ouvrières, grands couturiers et clientes.
C’est la mode comme on ne la fait plus que dans ces ateliers créés par Mademoiselle Chanel.

Deux rythmes animent "Signé Chanel" : celui minutieux du geste de l’artisan auquel répond le manège de la Haute Couture. Cette frivolité nous embarque en évitant le tourbillon d’images.

En suivant la genèse d’une collection Haute Couture, "Signé Chanel" se propose d'être le guide pédagogique d’un métier. Il décrit la psychologie du milieu qui s’agite autour d’une maison à la réputation mondiale au moment où celle-ci conçoit la matrice de sa machine à rêve.

Pas besoin d'en dire plus... Si quand même.

C'était un doc comme je les aime, à la Striptease, sans commentaires, on filmait les "petites-mains" mettre en tissu les croquis du maître Lagerfeld. C'est son métier, ce type fait des dessins, les commente avec quelques précisions (les mesures, les formes, l'esprit...) que les couturières déchiffraient (oui c'est le mot).

C'est magique, un gribouillis devient une robe qui sera vendue pr des dizaines de milliers d'euros !

Les filles calculaient au milllimètre près, cherchant plus parfait que parfait...

Je crois que c'est la plus grosse pub qu'on puisse faire à Chanel. La réputation est méritée.

Les vêtements soignés dans les ateliers Chanel, les accessoires sous-traités par des artisans hors-paire. Le chausseur, le brodeur et la plus marrante, l'experte en passementerie et en galons. Vivant à la campagne, les chevaux sont sa passion et Chanel son gagne-pain. Dès l'arrivée des tissus par coursier (employé chez Chanel, circulant dans une voiture de luxe lui-même) elle prévient :
"Va y avoir de la pluie faut que je rentre le foin, Chanel on verra bien"
Cette dame travaillait pour Chanel depuis 1947. C'était une autodidacte, qui a consacré sa vie à ce métier. Son arthrite, dos vouté et la qualité de ses productions en témoignent.
Pendant ce temps à Paris, Karl organisait le lieu du défilé... Ce Karl m'a toujours semblé hautain, antipathique... dans le cadre de son travail, ça a l'air d'être un chef normal, affable, agréable avec ses collaboratrices, sympathique finallement...
J'arrête de décrire, faut l'avoir vu !
C'est un vrai docu-réel, pas un bidonnage à la "On a échangé nos super-mamies". La caméra suit les gens, ne leur impose rien, ils ont pas que ça a faire de jouer pour la télé... c'est comme si on était la petite souris, ou invisbles... On y est... On vit/On nous fait vivre leur stress à 2 heures du défilé, les "2 robes à faire en plus alors qu'elles étaient pas prévues", les nerfs qui craquent, les coups-de-gueule, les fous rires nerveux... s'en est émouvant.
J'espère qu'il y aura d'autres docs dans le même style sur d'autres métiers, d'autres gens, sans imposer la caméra, le scénario... De la vrai télé réalité, pas de la connerie pour ado boutonneux qui vote par SMS et achète le disque.


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