lundi 26 juin 2006

Un Etranger dans la ville

Dans ma quête de savoir littéraire je viens de terminer la lecture de 2 romans d'Albert Camus : L'Etranger et La Peste.
J'avais déjà lu La Peste quand j'étais au collège. J'en avais un bon souvenir. C'est l'un des livres que j'ai aimé les plus lire...
L'Etranger en revanche, j'en avais entendu parler mais je n'en ai pas eu l'occasion.
Chose faite.

C'est l'histoire d'un héros, Mersault, non héroïque. Il joue pas le jeu de la société.
L'histoire commenceà l'enterrement de sa mère. Il ne pleure pas, ne montre aucune émotion, est plus gêné par la chaleur que par le départ définitif de celle qui l'a mis au monde. A aucun moment on a d'explication, enfin si, parce que... c'est comme ça.
Le lendemain, de retour en ville, Mersault sort avec une fille, au restau puis au ciné pour voir un film comique avec Fernandel...
Peut-être qu'il réalise pas encore sa disparition, peut-être qu'il ne l'aimait pas, peut-être... peut-être...

Mersault habite dans un immeuble et se lie d'amitié pour Raymond, un mac, son voisin. Mersault, va l'aider à se venger de sa régulière... lui tendre le piège... sans émotion ! D'ailleurs sa copine à lui, Mersault dit ne pas l'aimer, ça change rien, il veut juste coucher avec...

Un dimanche, Raymond et un couple de ses amis, invitent Mersaultet sa copine à passer la journée à la plage. Raymond est sur ces gardes parce que les frêres de la fille qui a été "humilié" le cherchent pour la venger...il est même armé...

Ils vont les trouvers... se provoquer... et basta... et puis vers 14 heures, Mersault va faire un tour seul, il a récupéré l'arme de Raymond... il marche vert l'un des frêres de la fille... la chaleur... la fièvre... on ne sait quelle pulsion... et Mersault lui a tiré dessus... 5 balles !

A son procès les défenseurs vont surtout user de l'argument "Il n'a pas pleuré le jour de l'enterrement de sa mère, quel sans coeur..."

Il a été condamné à mort.

L'histoire est racontée par Mersault, on le vit de l'interieur...

Quand j'ai fini de lire L'Etranger, je me suis dit bof... c'est pas un chef d'oeuvre... et puis en y réfléchissant... à ce qui est dit et surtout ce qui ne l'est pas... je trouve que c'est l'un des livres les plus édifiants que j'ai lus... en plus c'est écrit simplement... les phrases coulent... c'est un poison dans du sucre... Camus a réussi à me prendre dans ça logique... c'est vrai... finallement... à quoi bon jouer le jeu...

«...J'ai résumé L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle est très paradoxale : 'Dans notre sociéte tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort.' Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société ou il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi des lecteurs ont été tenté de le considérer comme une épave. Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir.
[...]
...On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans L'Étranger l'histoire d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité. Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres. Loin qu'il soit privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenance l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité. Il m'est arrivé de dire aussi, et toujours paradoxalement, que j'avais essayé de figurer dans mon personnage le seul christ que nous méritions. On comprendra, après mes explications, que je l'aie dit sans aucune intention de blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique qu'un artiste a le droit d'éprouver a l'égard des personnages de sa création.»
A. Camus. 1955. Éd. de la Pléiade


Dans la série des héros non-héroïques, Rieux, Tarrou, Grand, Rambert... dans La Peste... 194* Oran, bloqué par la peste... des centaines de morts par jour, toute une ville fermée, à réorganiser en attendant le remède et que tout se calme... On a pas attendu S. King pour faire peur... et surtout réfléchir sur notre de modèle de socièté, sur comment chacun peut faire quelque chose pour tous... surtout, c'est très ressemblant à ce qui attend les grandes villes si la grippe aviaire devient humaine et dengeureuse...

C'est encore une fois, écrit simplement... les phrases coulent vers soi...

Albert Camus, en voilà un écrivain comme il en manque/en faut... simple, profond, bon vivant...

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