vendredi 17 juin 2005

"the full sum of me..."

L'autre jour j'ai regardé le film, "Le Marchand de Venise", adapté de la pièce du même nom, écrite par William Shakspeare. J'avoue, c'était la première fois que je regardais du Shakspeare. Certes, le film est une adaptation avec des rajouts et des coupes à l'original de William, mais je crois qu'il est resté fidèle à l'esprit original et surtout il m'a donné envie de lire la pièce.

L'histoire se passe à Venise donc. Les juifs sont persecutés et gettoisés. Pour gagner de l'argent, ils pratiquent l'usure, c'est à dire qu'ils prêtent de l'argent et se le font rembourser avec des interêts, comme le fait n'importe quelle banque aujourd'hui. Mais à l'époque, c'était une pratique interdite par la religion Chrétienne. Pourtant des emprunts étaient faits en cachette...
Antonio, est le riche "Marchand de Venise". Bassiano, son ami, est amoureux de Portia (et c'est peut-être réciproque). Cette jeune fille de Belmonte doit épouser l'homme qui aura su découvrir le coffret où se cache son portrait. Bessanio, malheureux en fortune, veut emprunter de l'argent à son ami Antonio afin de pouvoir participer au "concours". Celui-ci, n'a pas de disponibilités sur l'instant et décide d'emprunter à Shylock, un riche usurier juif. Il le rembourserait au retour de ses navires sur la mer. Antonio est un énnemi juré des usuriers et a maintes fois insulté Shylock. Pourtant l'usurier accepte, mais à une condition: en cas de défaut de paiement, Antonio devra donner une livre de sa propre chair. L'affaire est conclue. Bassiano part alors à la conquête de Portia. Heureux en amour, il a passé le test :-D, il se marriera avec Portia, et voici ce qu'elle lui dit, entre autres :

Extrait du "Marchand de Venise de Shakspeare (Act III;Scène2)
PORTIA. You see me, Lord Bassanio, where I stand, Such as I am: though for myself alone I would not be ambitious in my wish To wish myself much better, yet for you I would be trebled twenty times myself, A thousand times more fair, ten thousand times More rich; That only to stand high in your account, I might in virtues, beauties, livings, friends, Exceed account. But the full sum of me Is sum of something which, to term in gross, Is an unlesson'd girl, unschool'd, unpractis'd; Happy in this, she is not yet so old But she may learn; happier than this, She is not bred so dull but she can learn; Happiest of all is that her gentle spirit Commits itself to yours to be directed, As from her lord, her governor, her king. Myself and what is mine to you and yours Is now converted. But now I was the lord Of this fair mansion, master of my servants, Queen o'er myself; and even now, but now, This house, these servants, and this same myself, Are yours- my lord's. I give them with this ring, Which when you part from, lose, or give away, Let it presage the ruin of your love, And be my vantage to exclaim on you.
Traduction Française par M. Guizot, publiée dans le recueil IV des "Oeuvres Complètes" de Shakspeare:



Comme tu vois, celà a une autre allure que:

"Tu me connais bien mon cheri, chuis trop nulle. Et toute seule j'aurais pas envie d'être meilleure. Mais rien que pour ton amour, je pourrais devenir plus belle, plus riche, avoir plus de potes, nananinanana... Rien que pour que tu me kiffes, sérieux. Tu vois en fait, chuis trop conne, c'est clair, mais chuis jeune, je peux apprendre tu vois ?
Tiens voici un cadeau mon baby. Un portable. Si tu le perds, le donnes où quoique ce soit, t'es dans la merde mon pote, on casse. C'est noway pour toi. Tu piges mon Béssa' d'amour ?"

N'est-ce pas pauvre ? Voilà pourquoi ce Shakspeare est un génie : il a trouvé les mots, a décrit parfaitement les sentiments et en plus ils faisait de bonnes intrigues. Je te conseille de te plonger dans l'oeuvre de cet auteur qui a inspiré et inspirera encore. Pourquoi ne pas commencer avec le visionnage de ce film quand il sortira. ;-)

May the force be with you ! (tiens, Lucas, en v'la un qui devrait lire et s'inspirer de Shakspeare pour ces dialogues....)

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